
J’ai envie de créer sur les cendres encore fumantes de ce que brûleront nos allumettes.
Plus qu’un appel à la reconnaissance : célébré ce qui a été nié.
Les basses du tambour sourdent, le battement sous nos cagoules.
Les cinq premières et les cinq dernières, feux crépitants.
Demain est venu.
Nous résonnons dissimulées dans l’arbre creux.
Ses fruits couleur visage annoncent la mort de l’hiver.
Oh Cyril,
nous n’enterrerons pas avec toi
tes lunettes polarisées.
Tu avais trois yeux pour voir, peu importe maintenant.
Car demain est venu.
Vois les montures descendues du ciel,
Sur lesquelles nous chevaucherons vos fraternités outrées.
Oui, des outres. Pleines, gorgées.
Elles débordent sous nos sabots.
Ouvre grand que t’hydrate
De jouvence l’élixir.
EM
Illustration – Amélie Patin